Le pont de fil

Après le percement de la Tranchée en 1764 et la construction de 1765 à 1778, du pont de pierre qui y fait suite, le 22 décembre 1841, s’en était fait du vieux pont du comte Eudes, la Monarchie de juillet décide la construction d'un pont suspendu.. Cette décision est annoncée par ordonnance royale. 

 

L’adjudication en donne la construction à la Société des ponts à péages et la concession de l'ouvrage est accordée pour 99 ans. 

 

Suspendue sur plus de 500 mètres au-dessus de la petite île Aucard, sa construction se termine en 1843.

 

Dénommée officiellement "passerelle de Saint-Symphorien", elle se situe un peu en amont de l'ancien pont roman, et, elle est devenue pour les tourangeaux le "Pont de Fil", comme les Tourangeaux le surnomment à cause des câbles qui la soutiennent. 

 

Cet ouvrage, a été l’œuvre des frères Séguin, Marc et Camille, deux Ardéchois, nés à Annonay, comme les frères Montgolfier auxquels ils étaient d’ailleurs apparentés. On doit à l’aîné, Marc, brillant ingénieur, le principe des ponts suspendus et la réalisation du premier de ces ouvrages, entre Tain et Tournon. 

 

Le pont de fil a été longtemps concédé à une « Société générale des ponts à péage » jusqu’à son rachat par la ville de Tours en 1925 pour la somme de 100.000 F. 

A partir de cette date, son franchissement devient gratuit, mais seulement par des piétons ou des cyclistes et, dès lors, l’éclairage électrique succède aux lampes à huile et les améliorations se  suivent, comme la mise en place d’un garde-fou métallique pour remplacer un parapet de bois, une chaussée bitumée et, surtout, pour renforcer la sécurité des pylônes coulés en béton.

En 1928, se pose le problème de sa vétusté, la question est étudiée en même temps que celle du pont suspendu de Saint-Cyr qui existait alors à la place du pont actuel. La solution adoptée est identique : on procède à la réfection des câbles pour éviter les accidents.

Le mardi 18 juin 1940, juste avant que les Allemands arrivent sur les bords de la Loire, l’armée française fait sauter le pont Saint Symphorien pour protéger un éventuel repli des débris des armées et du gouvernement...Il faudra attendre le 16 mars 1943 pour que le pont de fil soit à nouveau ouvert mais seulement à la circulation des piétons, cyclistes, voitures a bras et convois funèbres. 

 

A nouveau détruit en 1944, ce n’est qu’en 1955 pour que les travaux de reconstruction seront entrepris. Ils dureront jusqu’en 1963. 

En 1978, après l’effondrement du pont Wilson, les Tourangeaux sont privés d’eau : les canalisations conduisant l’eau des réservoirs du haut de la Tranchée vers la ville ayant été rompues. Le pont de fil sera alors réquisitionné pour que soit posé provisoirement une grosse canalisation et de ce fait il sera encore fermé à la circulation. 

Le 21 décembre 1990, un jeune conducteur engageait par erreur son camion chargé de 39 tonnes de ciment sur la passerelle depuis le quai Paul Bert. Comme il ne parvenait à tourner à l'extrémité du pont, il entama une difficile marche arrière pour revenir sur le quai. Cette manœuvre ayant gravement détérioré la structure du pont suspendu, celui-ci fut fermé immédiatement à la circulation. Cet incident fut très préjudiciable à la population du quartier et sa réparation attendue avec impatience pendant plus de deux ans. 

Dans le cadre du plan "lumière", la ville pose, en juin 1998, un éclaire bleu. 

La passerelle de Saint-Symphorien reste encore aujourd'hui un pont suspendu au débouché duquel, sur le quai d'Orléans, la municipalité a placé le monument aux volontaires de 1870.